L'hospice Brulin - Hangest en Santerre

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L'hospice Brulin

Culture > Histoire > Première guerre mondiale

Grâce à la donation de M. Brulin à la municipalité , Hangest-en-Santerre se munit d’un hospice en 1868. Cet hospice fut convertit en hôpital pendant la première guerre et a accueilli de nombreux blessés dans les alentours d’Hangest-en-Santerre et certains y sont même décédés. Extrait du testament de M. BRULIN réalisé à l’Etude de Maître Fleury, notaire à Montdidier le 5 mars 1868 :
 
« Je donne et lègue à la commune d’Hangest-en-Santerre : […]
 
Cet hôpital devra contenir à perpétuité au moins quinze personnes pauvres et vieillards malades ou infirme pris, savoir : six à Hangest-en-Santerre, trois à Caix, deux à Arvillers, un au Quesnel, un à Davenescourt, un à la Neuville-Sire-Bernard, un à Bouillancourt. »

 
 
Description de l’hôpital
L’hôpital avait une superficie de 352,20 m² dont 269m² pour l’hôpital proprement dit et 82,50 m² pour la chapelle. Il fut construit dans la rue de l’Ille.
 
Le corps principal du bâtiment était précédé d’une entrée renfermant les différents services. Une chapelle complétait à l’arrière et lui donnait cette forme d’un T renversé. C’était une construction en maçonnerie de pierre et de briques, couvert en ardoises et zinc. L apierre utilisée était le vergeté de Saint Maximin. L’hospice était composé : d’un étage de soubassement, d’un rez de chaussée, d’un 1er étape et d’un grenier.



Au premier étage étaient placées de chaque côté de l’escalier les salles des malades. Les salles contenaient chacune 8 lits et font 8,34 mètres de longueur sur 7,04 mètres de largeur et 4 mètres de hauteur, ce qui donnait un cube d’air de 43,80m cube soit pour chaque lit 29,35 m cube.



Près de chaque salle, on trouvait : une lingerie, un cabinet de toilette et un lavabo pour les malades. Dans les salles, tous les angles étaient arrondis. L’hôpital était intégralement chauffé par un calorifère en fonte. Un escalier conduisait au grenier.
 
On parvenait à la chapelle à l’arrière du bâtiment par un passage sous l’escalier qui communiquait avec le vestibule principal. Sur la rue, une grille en fer avec des piliers en pierre.
 
Derrière l’hôpital, il y avait un jardin pour les malades et un potager.

 
Voici le tableau des dépenses qui ont été faîtes pour la construction de l’hôpital :
                                                                                                                                                                                                                                                     
Terrasse, maçonnerie, perrons, carrelage, platerie et sculptures57 609,78
Charpente chêne et sapin10 286,34
Couverture et plomberie4 750,04
Menuiserie7 627,2
Serrurerie7 985,12
Peinture et vitrerie3 032,6
Fumisterie et marbrerie2 572
Travaux de régie et nivellement du terrain2 664,43
Honoraires 5%4 826,37
Total100 353,88
 


Voici les différentes sculptures que l’on pouvait y apercevoir :



L’organisation de l’hospice fut confié aux Sœurs de la Charité, après un traité conclu entre le Maire et la Supérieure des Sœurs de la Charité.

 
L’hospice pendant et après la guerre
 
L’hôpital BRULIN a servi à accueillir de nombreux blessés au cours de la première guerre mondiale. Seulement, après la première guerre, la Commission Administrative décide de réduire d’un tiers le nombre de lits que M. Brulin a mis à la disposition de 7 communes.

                                                                                                                                                                                                                                          
CommunesNombre de lits (attribués par M. Brulin)Nombre de lits après réductionObservations
Hangest-en-Santerre64Il sera pourvu à chaque vacance par la désignation d'un vieillard de l'une ou l'autre commune en alternance.
Caix32
Arvillers22
Le Quesnel1
Davenescourt12
La Neuville1
Bouillancourt1
Total1510
 


1945 : Les dommages de guerre de l’Hospice Brulin
En août 1944, les Allemands retirèrent ce qu’il restait et le déposèrent dans l’église paroissiale : le gros mobilier, l’autel, le confessionnal, les statuts et épaves de petit mobilier. Tout le reste avait disparu.
Par la suite, l’hospice fut mis en vente. Au fil des années, il devint desaffecté malgré son excellent état. Depuis la libération, l’hospice était vide. Il ne subit pas de dommages de guerre, sauf ceux qu’avaient causés les troupes d’occupation de la seconde guerre mondiale. L’établissement fonctionnait très bien avant la guerre, mieux encore avant la première.

Pendant l’occupation, les allemands occupèrent le bâtiment. A la libération, la Municipalité envisagea la réouverture de l’hospice mais selon les nouvelles lois réglementant les établissements hospitaliers et les exigences sanitaires, il fallait le transformer, l’agrandir… Les frais étaient beaucoup trop conséquents pour un budget de campagne. L’hôpital Brulin ne trouva aucun acquéreur. Il fut démolit le 27 mars 1980 de façon à implanter trois maisons d’habitations. La démolition s’éleva à 48 216 francs. Le mur d’enceinte subsista et certains matériaux furent récupérés (charpente, boiseries, grilles, etc).



Au jour d’aujourd’hui, le mur d’enceinte est toujours debout et derrière celui-ci ont été construites des maisons d’habitations. Le propriétaire des lieux, M. Toupart, nous a confirmé qu’il s’agissait bien du mur de l’hospice Brulin.


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